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Guillaume &
Mikajoh

La guerre entomologique

empreinte

La guerre entomologique est un type particulier de la guerre biologique qui utilise des insectes pour attaquer l’ennemi soit pour des attaques directes, soit en tant que vecteurs :  des insectes infectés par des maladies telles que la peste ou le choléra  les véhiculent en piquant les humains. Par ailleurs, on constate, d'après un grand nombre de faits qui se sont passés dans le monde depuis la Première guerre mondiale, que le bioterrorrisme est devenu une réalité.

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La puce est un vecteur privilégié

creative common, photo : US Health Depart.

Les bombes entomologiques sont employées depuis la plus haute Antiquité : paniers ou poteries remplies d’insectes piqueurs ou colonisés par des abeilles et lancés sur les ennemis, piqûres horriblement douloureuses de scorpions. 
Au Ier siècle, par exemple, le roi Mithridate a mis en échec ses assiégeants en lâchant des guêpes dans un tunnel qu’ils avaient eux-mêmes creusé. En Europe, le procédé fut repris en 908 lors du siège de Chester, en Angleterre. Plusieurs batailles, au Moyen Âge, ont vu la technique se perpétuer et se perfectionner comme l’invention d’un lanceur rotatif de ruches en paille au XIVe siècle. Deux cents ans plus tard, une grande galère fut prise par un petit bateau grâce à des ruches envoyées sur ses rameurs.
 
L’introduction d’une maladie mortelle par le vecteur d’insectes remonte également à l’Antiquité sans pour autant être intentionnelle. Le paludisme, la peste bubonique étaient transmis par les puces et les moustiques. On trouve également mention de ce vecteur au XIVe siècle en Europe dans l’épidémie de peste noire ou encore en Russie pendant les campagnes napoléoniennes : on peut d’ailleurs considérer que les épidémies ont fait plus de dégâts que les armes.

Crédit : AKG Images
 

Moustique
creative common, photo : James Gathany

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, une petite structure en marge du camp de concentration de Dachau est créée par Heinrich Himmler, un des plus grands criminels du régime nazi. Hitler ayant interdit l’utilisation d’armes biologiques, officiellement, les recherches menées sur le paludisme à Dachau devaient se concentrer sur les moyens de contrecarrer une attaque ennemie.  

 
Néanmoins, les documents mis au jour sont parfois ambigus : les recherches menées peuvent aussi bien avoir un but défensif qu’offensif. Les protocoles retrouvés évoquent le transport d’insectes depuis les locaux où ils étaient élevés en masse jusqu’à l’endroit où ils devaient être relâchés dans la nature...
 
Le camp de Dachau
creative common, photo : Michael Rose
L’institut d’entomologie de Dachau ne s’est pas intéressé qu’au paludisme. D’autres documents font allusion au projet Loir, des recherches secrètes qui ne concernaient aucun loir. Il s’agit d’une étude sur les puces et on comprend à travers ces textes que le directeur du laboratoire, Eduard May, passait beaucoup de temps à se procurer des rats et des cages où les mettre. Pourquoi faire ? La réponse tient dans un nom, celui de Karl Josef Gross, qui revient à plusieurs reprises et qui est un médecin SS spécialiste du bacille de la peste… Là encore, les documents manquent pour savoir dans quelle intention l’institut d’entomologie voulait travailler sur cette maladie.
 

Forts de cette constatation et du potentiel de ces armes entomologiques, en 1930, les Japonais ont fait des essais sur les prisonniers. L’unité 731, basée en Manchourie et dirigée par  Shirō Ishii a réalisé sur des cobayes humains, prisonniers de guerre ou condamnés à mort, toutes sortes d’expériences monstrueuses pour étudier le fonctionnement et les limites du corps humains. Le médecin s’est intéressé tout particulièrement aux agents propagateurs de maladies, surtout les insectes.


L'unité 731
creative common, photo : inconnu
 

Shirō Ishii en 1932
creative common, photo : Masao Takezawa

Durant la seconde guerre mondiale, Shirō Ishii, devenu médecin général, a déclenché des épidémies de peste en Chine en disséminant par avion du blé et du riz mélangés à des puces porteuses de la maladie.

Après la capitulation du Japon, en 1945,  il semblerait que les responsables de ces crimes de guerre aient bénéficié de la protection des services secrets américains, en échange des informations concernant leurs expériences. L’armée américaine redoutant une guerre avec l’Union soviétique avait à apprendre des scientifiques japonais en matière de guerre entomologique et plus généralement biologique.

 

L’armée américaine a-t-elle employé l’arme bactériologique au cours de la guerre de Corée qui dura trois ans, entre 1950 et 1953 ? Ou bien a-t-elle été victime d’une subtile opération de désinformation suscitée par le camp communiste ? Non seulement les Américains y ont expéri-menté des campagnes de bombardements massifs au napalm mais ils ont sans doute été à deux doigts d’utiliser l’arme nucléaire pour venir à bout des troupes communistes…
Une commission d'enquête demandée par les Américains aux Nations-Unies a été annulée par le véto des Soviétiques car ils ont expliqué ensuite qu'il s'agissait de fausses informations que la Chine leur avait transmises.


Affiche de propagande chinoise accusant l'armée américaine
 

Les champignons sont considérés comme des armes de guerre biologique depuis 1945, après que certains pays comme l'URSS et les Etats-Unis eurent initié des programmes de recherche sur les toxines fongiques. Moins létales que les agents bactériens et viraux comme le bacille du charbon ou le virus de la variole, les toxines fongiques occupent une place mineure au sein des armes biologiques. Avec, néanmoins, un intérêt particulier : elles peuvent détruire aussi bien des humains que des animaux et des plantations, affaiblissant ainsi les ressources alimentaires de l'ennemi.

Le cas de l'arsenal biologique de Saddam Hussein, l'ancien raïs irakien, est, en revanche, beaucoup plus certain : 22 000 litres d'aflatoxines issues de champignons du genre Aspergillus ont été retrouvés à l'issue de la guerre du Golfe en 1990. Ces mycotoxines s'attaquent aux systèmes nerveux et hépatique, et détruisent des plantes comme le riz et le blé. Ainsi, les aflatoxines placées dans des missiles Scud devaient cibler à la fois des soldats et des cultures nourricières.

Actuellement se pose la question de l'emploi de telles armes au Yémen par la coalition Arabie et occidentaux. L'épidémie de choléra toucherait 500 000 yéménites

 

Le savais-tu ?

On raconte que les Quichés, apparentés aux Mayas, ont repoussé des assiégeants grâce à des guêpes et des taons. Les insectes piqueurs étaient enfermés dans la tête de mannequins habillés en combattants postés sur les murailles. Les assaillants s’empressèrent de les décapiter puis… se sauvèrent en courant.

mikajoh  
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