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Guillaume &
Mikajoh

L'émigration entre 1789 et 1815

empreinte

Entre 1789 et 1800, 140 000 personnes quittent la France à cause de la Révolution. Cette émigration commence après la prise de la Bastille. Ces émigrés sont partisans de la monarchie et du pouvoir absolu dont ils ont largement bénéficier des largesses alors que les caisses de l'Etat sont vides. La plupart d'entre eux sont des nobles, de riches bourgeois ou bien des prélats de la religion catholiques (religion d'état). Ils craignent donc l'effondrement du régime mettant ainsi fin à leurs privilèges. Ils auront vu juste puisque ceux-ci sont abolis le 4 août 1789.
Il y a deux motivations expliquant cette émigration : certains émigrent pour combattre la Révolution de l’extérieur, d'autres pour se soustraire à ses rigueurs. Après la proclamation de la République ils sont déterminés à renverser ce régime et à effacer les changements, ils s’arment et constituent des armées pour la combattre.

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Le duc d'Artois, futur Charles X
creative common, auteur : Joconde database

Le comte d’Artois, frère de Louis XVI futur Charles X, suivi par les quelques grands seigneurs de la cour furent les premiers à passer à l’étranger. Ils rejoignirent à Turin puis l'Electorat de Trêves.
Les prince du sang et la plupart des courtisans ne tardèrent pas à délaisser leurs souverains pour les suivre. Pour sa part, le comte de Provence, futur Louis XVIII, quitta la France au soir du 20 juin 1791, la nuit même de la tentative de fuite de Louis XVI en suivant le chemin le plus court vers les Pays-Bas autrichiens.
 
Les provocations de certains incitèrent les royalistes à passer à l’étranger. Ils établirent ouvertement des bureaux, à Paris et dans les principales villes françaises pour hâter l’émigration. Leurs journaux exagérèrent beaucoup les préparatifs des puissances étrangères contre la France, le nombre des émigrés réunis aux frontières. Ils prédirent leur triomphe et la chute de la Constitution. L'exil des officiers de l'armée et de la marine ainsi que les prêtres qui refusaient la Constitution civile du clergé, votée le 12 juillet 1790 s'ensuivit.

Le duc de Provence, futur Louis XVIII
creative common, auteur : Joconde database
 
La fuite et l'arrestation de Louis XVI à Varennes, le 21 juin 1791, provoquent une nouvelle vague d'émigration. On constate qu'entre 1789 et le 10 août 1792, date de la prise des Tuileries, 30 000 personnes quittent le pays. Enfin ceux qui émigrent plus tard, à la suite du massacre des Tuileries et du début de la Terreur, sont des opposants à la République venant de tous les milieux sociaux : artisans, commerçants ou des paysans dont les opinions connues risquent de mettre leurs jours en danger.
 

Caricature du roi de Prusse et d'un émigré

creagtive common, permission : PD-old
 

Les zones d'émigration sont variées : l'Angleterre, la Suisse, la Prusse et des villes comme Hambourg, Cologne et l'électorat de Trèves (pays frontalier), l'Espagne, l'Italie et les colonies d'Amérique. D’abord reçus favorablement par les puissances étrangères, les émigrés français ne tardèrent pas, à cause de leur arrogance et des leurs exigences hautaines, à lasser leurs hôtes : bien souvent, ils furent expulsés des villes ou des États qui leur avaient donné l’hospitalité. Vers la fin du Directoire, il y avait bien peu de puissances dans toute l’Europe dont ils ne furent pas chassés tant fut grand, à leur égard, le mépris qu’on eut pour eux d’avoir porté les armes contre leur propre patrie.
Il est facile en 1789 et 1790 de plier bagage avec ses biens, son argenterie et son or. A partir de 1791, cela devint beaucoup plus compliqué. En 1791 et au début de 1792, les lois deviennent plus dures : amendes puis confiscation des biens et enfin condamnation à mort pour les émigrés pris les armes à la main.

 

Certains d'entre eux émigrent pour combattre la Révolution de l’extérieur : c'est au milieu d'eux que se lève l'armée des émigrés. Celle-ci veut au début des guerres de la Révolution marcher à l’avant-garde des armées étrangères ennemies de la Révolution française, libérer la famille royale et rétablir la monarchie absolue. Mais pendant la campagne de 1792 les anciens adversaires de la France divisent ses effectifs, 20 000 hommes, en trois corps d'armées ne leur laissant à mener que des combats d’arrière-garde.


Louis de Bourbon cdt l'armée des émigrés
creative common,
 


L'armée des émigrés à Quiberon
creative common, source : Khaerr et Guy de Rambaud

Après la retraite et dans les années qui vont suivre le but des princes va être de conserver une armée française à leur service et au combat contre les révolutionnaires, puis les troupes de Napoléon Bonaparte. Leur but est de pouvoir le jour de la victoire de leurs alliés s’asseoir à la table des négociations de paix afin de restaurer la monarchie des Bourbons.
Après la campagne de 1792, l'armée des princes se disperse tandis que celle de Condé continue de se battre, à la solde de l'Autriche, puis de l'Angleterre et de la Russie, jusqu'en 1801. Les princes ne vont pas pouvoir appliquer leurs plans. Les émigrés combattant la République vont soit être tués lors des combats et ne pas être remplacés, soit du temps de l’Empire retourner en France et même parfois combattre dans les armées napoléoniennes.

 
Les émigrés participeront à toutes les guerres des Etats étrangers contre la Révolution et également viendront soutenir les mouvements intérieurs royalistes en Bretagne et en Vendée.
 


Combats à Quiberon en 1793
creative common, source : Roger Dupuy

Sous le Consulat, le retour des émigrés en France s'accélère. Napoléon Bonaparte a en effet pour objectif de mettre un terme aux divisions nées de la Révolution. Des mesures sont prises pour faciliter leur réintégration. Le Premier Empire s'effondre le 6 avril 1814. Les émigrés reviennent après deux décennies d'absence, en même temps que le pouvoir des Bourbons : Louis XVIII, alors émigré à Londres, monte sur le trône de France. Cette Première Restauration est brève : elle ne dure que quelques mois, avant le retour de Napoléon pour les Cent-Jours. De nouveau, Louis XVIII et une partie de la cour doivent s'exiler. Enfin, à l'été 1815, commence le Seconde Restauration, avec le retour définitif des émigrés.

 

Le savais-tu ?

L'insertion des émigrés dans l’armée prussienne va être un instrument fondamental pour l’intégration de la monarchie prussienne et cette émigration française contre-révolutionnaire, comme celle des huguenots au siècle précédent, vont faire en partie la force du militarisme prussien.

mikajoh  
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