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Guillaume &
Mikajoh

Les Camisards et le Désert

empreinte

Louis XIV, par volonté d’unité religieuse va supprimer la liberté de culte aux Protestants en révoquant en 1685 l’Edit de Nantes qu’avait signé Henri IV en 1598 et qui apportait la paix religieuse en France après les Guerres de Religion. Tous les moyens sont bons pour obtenir l’abjuration de ceux de la RPR, (Religion Prétendue Réformée). La loi prive peu à peu les protestants de toute liberté civile, professionnelle ou religieuse. Tout est prétexte à la démolition des temples et à des frustrations. Moyens répressifs : on enlève les enfants des réfractaires, les dragonnades imposent aux réformés le logement des troupes de soldats appelés qui, par la violence et la ruine, obtiennent des abjurations de masse.

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L'assemblée surprise
Creative common, photo Karle Girardet
En octobre 1685, l’Edit de Fontainebleau révoque l’Edit de Nantes, interdisant le culte protestant. Il précise les mesures qui préviendront tout retour à l’ancienne doctrine : les temples sont rasés, les pasteurs envoyés en exil, les frontières sont fermées au vu de l’hémorragie démographique et économique que la répression a suscitée, les enfants doivent obligatoirement être enseignés dans la religion du roi. Nombreux seront ceux qui, attachés à leur foi, et n’étant pas partis en exil dans les pays du Refuge (Suisse, Allemagne, Hollande, Angleterre…), se réuniront au Désert, dans des endroits cachés, pour célébrer le culte interdit, organisant une clandestine, pendant plus d’un siècle en risquant la mort, les galères ou la prison à vie. Les Cévennes vont être le théâtre de la Guerre des Camisards. Révolte armée pour tenter de retrouver la liberté de culte, elle opposera quelque 3.000 protestants, les Camisards, à environ 30.000 soldats, de 1702 à 1704, sans réussir à fléchir l’intolérance et la répression.
Les camisards (de l'occitan, chemise) sont les paysans protestants français de la région des Cévennes, qui se rebellèrent entre 1702 et 1705 contre le roi Louis XIV, ainsi appelés en raison des chemises blanches qu'ils portaient au-dessus de leurs armures. La révolte fut portée par un réveil religieux au sein des huguenots.

Le dragon-missionnaire (dessin de l'époque, 1686)
Creative common, photo : Godefroy Engelmann


Jean Cavalier (Musée du Désert)
creative common, photo : Pierre Antoine Labouchère

Dans un premier temps, la révolte partit du massif du Bougès où Abraham Mazel reçut le 22 juillet 1702 une inspiration divine lui enjoignant de libérer les huguenots faits prisonniers et torturés par l'abbé du Chayla au Pont de Montvert, assassiné le 24 juillet 1702 au cours de la libération par la force des prisonniers. Menés par des chefs dont principalement un fils de boulanger Jean Cavalier, les camisards pratiquèrent contre les troupes royales des actions de guérilla à partir de leurs forteresses dans les montagnes. Des églises catholiques furent incendiées et leurs prêtres tués ou forcés à fuir. Avec l'aval du pape Clément XI, qui rédigea une bulle excommuniant les camisards, les soldats du roi dirigés par le maréchal de Montrevel rasèrent plus de 450 villages, tuant parfois tous leurs habitants.

La méthode forte de la répression fut sans résultat. Alors que la France était engagée dans la guerre de Succession d'Espagne (1701-1714), les camisards parvenaient à engager 10 000 soldats. En 1704, le nouveau commandant des forces royales depuis mars, le maréchal de Villars, partisan de l'apaisement, rencontra Cavalier et parvint à composer avec lui. Il fit sa soumission à Nîmes en mai 1704. L'insurrection se poursuivit toutefois par la majorité des camisards qui refusèrent les propositions de l'autorité royale et qui demandaient la restauration complète de leurs droits garantis par l'édit de Nantes. La lutte fut dès lors menée par d'autres chefs tel le berger Pierre Laporte, appelé Rolland, qui fut tué en 1705, comme l'ancien soldat Ravenel, mort exécuté. Elle connut un regain dans le Vivarais en 1709 et 1710 jusqu'à l'arrestation, du fait d'une trahison, et l'exécution du successeur de Cavalier, Abraham Mazel.
La captivité de Marie Durand dura trente-huit ans à la tour de Constance à Aigues-Mortes. Enfermée avec une vingtaine d'autres femmes de tous âges et de toutes conditions, elle vit dans la pauvreté, le froid, la promiscuité. On attribue à Marie le mot REGISTER gravé dans la pierre d'une margelle au centre de la salle commune. Résister, c'est ce que fait Marie Durand tout au long de sa captivité, refusant toujours d'abjurer sa foi, exhortant ses compagnes et écrivant de nombreuses lettres : lettres de suppliques ou de remerciements à ceux qui envoyaient des secours.


La tour de Constance à Aigues-Mortes
Creative common, photo Ingo Mehling


En janvier 1767, le prince de Beauvau, gouverneur du Languedoc, visite la tour, il est révolté par le sort des femmes encore emprisonnées et les libère. Un ministre de Louis XV tentant de s'y opposer, Beauvau met sa démission dans la balance. Quatorze femmes sont libérées, dont une (Marie Robert) avait été enfermée 41 ans. Marie Durand est libérée le 14 avril 1768 ; le 26 décembre 1768 les deux dernières prisonnières sont libérées.

Le savais-tu ?

L'émigration des Huguenots vers l'Afrique du Sud est un chapitre peu connu de l'histoire du protestantisme. Elle n'a concerné qu'une petite minorité, moins d'un millième des 200 000 protestants qui quittèrent la France après la révocation de l'Edit de Nantes.
À la différence du peuplement néerlandais qui formait alors l'essentiel de la colonie du Cap et qui était surtout composée d'anciens fonctionnaires de la Compagnie, les huguenots appartenaient pour la plupart à la bourgeoisie moyenne ; un quart d'entre eux, si on se réfère aux listes de passagers, portait un nom à consonance aristocratique. Ils avaient été envoyés dans cette colonie néerlandaise car il devenait trop nombreux aux Pays-Bas.
La terre était fertile mais très sauvage et il fallait trois ans au moins pour la défricher. Les sites d'accueil étaient connus pour être fréquentés par les éléphants. Les viticulteurs du Luberon Pierre Joubert et Jean Roy fondèrent des domaines vinicoles très réputés et sont mondialement connus.

   
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