baniere detectivarium

Guillaume &
Mikajoh

L'assignat et le franc germinal

empreinte

L'assignat était une monnaie fiduciaire mise en place sous la Révolution française. Après le système de Law (1716-1720), l'assignat est la seconde expérience de monnaie fiduciaire en France au XVIIIe siècle : les deux se soldèrent par un échec retentissant. À l'origine, il s'agissait d'un titre d'emprunt émis par le Trésor en 1789, dont la valeur est gagée sur les biens nationaux par assignation.

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Talleyrand est l'initiateur de la confiscation des biens du clergé. Avant la Révolution, les finances royales sont dans un état catastrophique avec une dette évaluée entre 4 et 5 milliards de livres et la moitié du budget royal sert à résorber cette dette qui ne fait qu'augmenter et à servir de rente pour diverses personnes.


Talleyrand
creative common, origin : metmuseum.org
 
Le risque de banqueroute est grand et il faut, de toute urgence, trouver de l'argent ; le député Talleyrand propose de confisquer les biens du clergé. Ils ne seront pas nationalisés car aucune indemnité ne sera versée. Le 2 novembre 1789, l'Assemblée nationale constituante décide que tous les biens du clergé seront mis à disposition de la Nation. Ces biens seront dorénavant des biens nationaux destinés à être mis aux enchères pour remplir les caisses de l'État.
Cet apport de patrimoine, évalué entre 2 et 3 milliards de livres, constitue un gain considérable pour les finances publiques. La mise en vente est confiée à la Caisse de l'Extraordinaire, créée par le décret du 19-21 décembre 1789 et définitivement organisée le 6 décembre 1790. La vente de tant de biens prend du temps, au minimum un an. C'est un délai beaucoup trop long, les caisses de l'État sont alors vides.
 

Un assignat de 5 livres
creative common, permission de
la National Numismatic Collection

Il est créé la Caisse de l'Extraordinaire pour gérer les fonds provenant de la vente des biens nationaux. Le jour même de son ouverture des billets dont la valeur est assignée c'est à dire garantie par les biens du clergé sont émis. La Caisse d'escompte, elle, assure les paiements jusqu'en juillet 1790 et voit ses propres effets endossés en tant qu'assignats. La loi du 15 mars 1791 ordonne l'échange de ces effets de contre des assignats qui deviennent ainsi le seul papier monétaire.

 
L'assignat en tant que monnaie est né.
Le fonctionnement de l'assignat est simple : comme il est impossible de vendre tout de suite les biens du clergé, des billets seront émis qui représenteront la valeur de ces biens par fraction. La valeur d'un bien est divisée en assignats, comme l'on ferait d'une société par actions.
Toute personne qui désire acheter des parts dans les biens nationaux doit le faire via des assignats. Il faut donc avant tout que les particuliers les achètent auprès de l'État, c'est ainsi que la rentrée d'argent se fait.
 
Bien que l'assignat voie sa valeur réduite, les enchères des biens nationaux restent tout de même très élevées et seules les personnes aisées peuvent les acheter. Certains s'enrichissent énormément et achètent d'immenses terrains et bâtiments pour presque rien, en comparaison de leur valeur réelle. La surévaluation légale de l'assignat permet d'acheter des biens sous-évalués.


Assignat de 5 livres en métal
creative common, auteur : Siren-Com

 
La Convention déploya tous les moyens possibles pour éviter la contrefaçon des assignats. La plupart des faux étaient assez grossiers et facilement reconnaissables. D'autres étaient pratiquement indécelables ; c'était notamment le cas des faux imprimés à Londres. Les ennemis de la République encourageaient en effet l'impression de fausse monnaie ne pouvant qu'entraîner, selon eux, la ruine de la France. Après la déroute vendéenne et la défaite de Quiberon, Lazare Hoche annonça dans son rapport qu'il avait saisi dix milliards en faux assignats dans les bagages de l'armée vaincue.
 

Le franc français
est une ancienne unité monétaire de la France, utilisée également en Andorre et à Monaco. Bien qu’une pièce portant le nom de franc, dite franc à cheval, ait existé dès le 5 décembre 1360, le franc français ne fut l’unité monétaire unique de la France qu’entre le 7 avril 1795 et le 31 décembre 1998. Il succède en effet à la livre tournois, qui fut l’unité de compte de l’Ancien Régime, le franc n’étant alors qu’une monnaie de règlement.
 

Les premiers francs furent frappés à Compiègne en 1360, pour aider à payer la rançon du roi Jean II de France, capturé par les Anglais en 1356 à la bataille de Poitiers : les Anglais exigèrent contre sa libération la somme de 4 millions d'écus. Pour ce faire, le roi fit fabriquer une nouvelle pièce, un écu d'or, dénommée plus tard le franc à cheval, pesant 3,87 grammes d'or fin équivalant à une livre tournois ou 20 sols.


La capture de Jean II le bon à Poitiers
creative common, source : BNF
 

Le franc à cheval
creative common, permission : CNG
Cette monnaie fut taillée à raison de 63 pièces dans un marc d’or fin de 244,75 g. Le roi y est représenté sur un destrier, armé d'un écu à fleur de lys et brandissant l'épée, avec, inscrit dans la légende, le terme Francorum Rex, roi des Francs.
 
Le mot franc signifiant également libre ou affranchi, il est donc probable que le nom de cette nouvelle monnaie vienne de cette double signification.
 
Plusieurs type de francs furent frappés ensuite : Charles V, Charles VII, Henri III . Le roi Louis XIII fait émettre des demi-francs et quart de francs d'argent. Puis, Louis XIII décide de réformer le système monétaire en 1640 et le 23 décembre 1641, le roi fait frapper une nouvelle pièce d'or à laquelle il donne son prénom : le louis d'or. Le louis d'argent qui en découle est appelé écu. Le franc devient alors une monnaie désuète. Cependant, le terme franc reste vivace dans les esprits ; Molière, Boileau dans leurs œuvres emploient le mot franc à la place de livre.
 

La loi sur l'Instruction publique du 18 germinal an III (7 avril 1795) fixe la nomenclature définitive des nouvelles mesures républicaines (le mètre, l'are, le stère, le litre, le gramme), débaptise la vieille livre tournois (rappelant trop la royauté) et décide que l'unité monétaire officielle de la France est le franc. Le système métrique s'applique : le franc est subdivisé en 10 décimes ou 100 centimes.


Le franc germinal An 12
creative common, collection privée
 
La loi du 17 germinal an XI (7 avril 1803) institue le bimétallisme : 1 franc = 0,3225 g d'or à 9 dixième ou 5 g d'argent, instituant un rapport d'échange entre or et argent de 1/15,5. L'argent revient à l'honneur : les pièces de ¼, ½, 1 franc, 2 francs, 5 francs, sont frappés dans ce métal. Il est aussi frappé pour la première fois des pièces de 20 et 40 francs en or, d'où l'appellation de franc-or qui s'imposera au milieu du XIXe siècle. La Banque de France devient l'institut d'émission privilégié et fait fabriquer les premiers billets de banque en franc français.
 

Le savais-tu ?

Au XXe siècle, des faux ont été fabriqués pour le marché des collectionneurs.
C'est ainsi que l'on parle parfois de vrais faux assignats (les faux d'époque)


Faus assignat de 30 livres
creative common, auteur : Lefrancq
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