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Guillaume &
Mikajoh

L'annexion de Metz par la Prusse en 1870

empreinte

A partir des événements en France aboutissant à la IIe République en septembre 1848, les états d'Europe centrale se réveillent. Frédéric-Guillaume IV veut créer une union entre les États allemands et la Prusse, afin de faciliter l'unification et d'intimider l'Autriche. En 1862, Bismark arrive à fédérer les différents états. Suite aux guerres contre l'Autriche et le Danemark, la Confédération de l'Allemagne du Nord (en jaune sur la carte) comportant les vingt-sept États allemands et la Prusse est née. En 1870, l'Allemagne porte le nom de Prusse. De 1871 à 1919, on parle d'Empire Allemand.

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Otto von Bismarck, ministre-président de la Prusse souhaite faire de son pays l'une des plus grandes puissances de l'Europe. Un conflit grandit entre la France de Napoléon III et la Prusse de Bismarck autour du Luxembourg. Jugée inévitable, la guerre est déclarée par la France le 19 juillet 1870.
Il est à noter que la Bavière, le Bade-Wurtemberg et les autres états de sud ne font pas partie de cette confédération (en jaune sur la carte) mais sont souvent alliés de la Prusse.


La Confédération de l'Allemagne du nord
 

Bismark
Origine : Bundesarchiv 
L'Est de la France est particulièrement concerné par cette guerre. La Moselle est le théâtre de deux lourdes défaites en août 1870. L'armée impériale du maréchal français Bazaine est battue le 14 à Borny-Colombey et le 18 lors de la bataille de Saint Privat-Gravelotte. En une seule journée le conflit fait plus de 6 000 morts et 25 000 blessés ou disparus. Bazaine bat en retraite et se réfugie à Metz.
Le 20 août les prussiens encerclent Metz. Ils coupent le télégraphe et bloquent les lignes de chemin de fer. Commence alors ce qui est appelé le siège de Metz. La France tente à plusieurs reprises de venir en aide à la ville de Metz. Les deux premières tentatives pour rompre le siège échouent à Noisseville et à Bellevue. Fin août, une nouvelle opération française est lancée. L'armée allemande ne l'entend pas de la sorte et piège l'armée française dans les Ardennes le 1er septembre. Là encore, les pertes sont lourdes.
 

Les chasseurs de Lauenburg pendant la bataille de Gravelotte en 1870 par Ernst Zimmer
 
Pendant ce temps, la ville de Metz souffre du blocus prussien. Pas moins de 15000 malades ou blessés sont retranchés dans les hôpitaux ou des baraquements de fortune. La faim se fait ressentir tout comme le manque d'eau.
Le 4 septembre, l'armée française capitule à Sedan. La ville de Metz perd l'un de ses derniers espoirs. Elle se retrouve livrée à elle-même. Toutefois, elle ne renonce pas.

Les dernières cartouches

d'Alphonse de Neuville (musée de Bazeilles)
 

La défense de la ville de Metz
par l'armée française d'Alphonse de Neuville
En octobre le moral est au plus bas. Plus personne n'entrevoit d'issue. La population doute et commence à se demander si Bazaine n'aurait pas négocié un accord en secret avec l'ennemi.
Malgré tout, le 27 octobre, une nouvelle tentative de sortie est envisagée. Craignant des pertes supplémentaires, le conseil de guerre choisit d'y renoncer. Le même jour la capitulation de la ville est signée. Retranché dans Metz, Bazaine se rend le lendemain. Il livre par la même occasion plus de 150 000 soldats qui seront faits prisonniers ainsi qu'un lourd matériel de guerre.
 
Ayant échoué au concours d'entrée à l'École polytechnique en 1830, Bazaine s'engage comme simple soldat dans l'armée de terre. Sorti du rang, il participe aux différentes campagnes d'Algérie, d'Italie, de Crimée et du Mexique. En 1863, il est nommé Maréchal de France. En 1870, il devient commandant en chef de l'armée du Rhin.
Il est surtout resté célèbre pour avoir failli à sa tâche et d'avoir ainsi contribué à la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870. Le colonel Louis Rossel, communard convaincu,  est le premier à avoir dénoncé ouvertement le maréchal en essayant, en vain, de le traduire devant un tribunal militaire.  Une procédure de conseil d'enquête est ensuite ouverte sur l'initiative du général Cissey, puis un conseil de guerre. Il est condamné à mort. Sa peine est commuée en 20 ans de prison au fort de l'île Sainte-Marguerite. Il s'évade en 1874 et décède à Madrid en 1888.
Les différents partis politiques furent satisfaits de ce procès car Bazaine fut le parfait bouc-émissaire de la défaite de 1870. Son attitude déplorable et sa lâcheté n'expliquent pas toutes les raisons de la défaite.

Le maréchal Bazaine
Auteur : Disderi
 

Palais du gouverneur de Metz
Auteur : anonyme
Le 29 octobre, les troupes du général von Kammern entre en triomphe dans Metz.
Ce dernier s'installe comme gouverneur à l'hôtel de la Princerie. Au même moment, le comte Guido Henckel von Donnersmarck devient préfet de la Lorraine allemande.
La population est indignée mais reste impuissante. Au traité de Francfort du 10 mai 1871, Metz est rattachée au nouvel Empire Allemand. Elle devient chef-lieu du district de Lorraine après application du traité de Francfort. Commence alors l'émigration des Mosellans vers Nancy et Paris. Elle s'étendra sur une vingtaine d'années.
 
La germanisation de la ville ainsi que de ses habitants se fait progressivement. Des immigrés allemands s'installent. Ils y deviennent majoritaires dès les années 1890.
Comme dans le reste de la Moselle, l'enseignement dans les écoles est fait par des Allemands. L'apprentissage du français est supprimé et les cours sont donnés en allemand. Le français apparaît alors dans l'étude des langues étrangères de l'enseignement secondaire. Les messins continuent de parler leur langue mais uniquement en privé. Sous l'ère Guillaume 1er, des livres et quotidiens sont toutefois publiés en français.
 

L'empire décide de faire de Metz une vitrine d'urbanisme. L'architecture de la ville devient l'un de leurs intérêts majeurs. Ils débutent par la construction d'une école militaire en 1872 et de nouvelles casernes en 1875.
Sous Guillaume II est entreprit une extension de la ville. Les fortifications sont ainsi détruites ne préservant que la tour Camoufle, la porte Serpenoise et la porte des Allemands.


Guillaume II (auteur inconnu)
 


La gare de Metz

photo : Juju939


Le temple, photo : Marc Ryckaert
 

En 1902-1903, l'architecte Conrard Wahn conçoit un plan d'urbanisation de la ville. De nouveaux édifices, encore présents de nos jours, se dressent. Parmi eux, on compte : la poste centrale, le temple protestant, la nouvelle gare ferroviaire, le nouveau portail de la cathédrale ainsi que le palais du gouverneur. Avec la nouvelle gare, le réseau ferroviaire est modifié. L'empereur Guillaume inspecte régulièrement la ville pour vérifier les avancées de l'urbanisation.
En 1914, la première guerre mondiale éclate. Metz devient la première place forte de l'Empire Allemand. Les Mosellans (comme les Alsaciens) sont obligés de se battre aux côtés des Allemands contre les Français ce qui a pour effet de provoquer des drames humains importants.
La ville est enfin libérée le 17 novembre 1918 lorsque l'armée française rentre dans un Metz déserté par les Allemands. La ville redevient officiellement française après l'armistice.

 

Le savais-tu ?

En Lorraine est parlé le francique lorrain autrement appelé le Platt. Il tire son origine de la langue germanique. Comme pour les autres langues minoritaires, des associations se sont créées dans le but de parvenir à transmettre le francique. Parmi elles, on peut noter les associations Wei Lang Naar (Jusqu'à quand ? ou Pour combien de temps encore ?), Gau un GriisBei uns dahäm et Culture et Bilinguisme de Lorraine - Zweisprachig, unsere Zukunft.
On retrouve également une forme de platt au sud du Brésil car au XIXe siècle, de nombreux Allemands (dont des Lorrains germanophones) ont émigré au Brésil et ont réussi à transmettre le parler de génération en génération. Un article du Républicain lorrain de 2015 estime le nombre de locuteurs à trois millions.

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